Clem & Ced in USA

11 juillet 2008

Jour 3, mercredi 18 juin

Filed under: Le voyage 2008 — Clem Bougealyon @ 1:47

Luci est partie ce matin prendre son avion pour le Texas, à 5h. Elle reviendra vendredi (quel boulot je vous jure ! Elle voyage toutes les semaines !). En attendant, on a commencé à planifier ce qu’on allait faire cette semaine : Aujourd’hui, Easton, pour voir Karl le sculpteur.

Demain matin : Ringing rocks avec Drei.

Vendredi soir : Diamonz, boîte et bar gay

Samedi : Newhope puis boîte

Les grandes lignes. On remplira au fur et à mesure.

Drei est parti chez le dentiste avec la voiture de Luci. Il travaille cet après-midi. Nous disposons donc de sa voiture. Pendant que Ced se prépare, je décide d’aller faire un petit tour autour de la maison ; il fait un temps magnifique, il est à peine 9h.

En sortant, je constate que le livreur d’eau est passé ici, et je repense avec nostalgie (et honte) au temps où je regardais Madame est servie, avec le drôle de Tony Micelli et la délurée Mona Robinson. Cette dernière avait eu une liaison avec le livreur d’eau d’Angela… Hum bref, je m’égare ! Il faudra rentrer ces bouteilles avant qu’elles ne prennent le soleil. Je dirai à Ced de le faire 😉

Je remonte la rue agréablement ombragée, en prenant rapidement quelques photos des maisons voisines à « la nôtre ».

Je m’extasie sur les nombreuses décorations de chaque perron et chaque jardin. Pas toujours de bon goût, souvent trop chargées, mais ça me plaît quand même. Ici, tout le monde a envie que sa maison soit accueillante, et je trouve ça chouette. Je vois pas mal de lapins gambader dans les jardins… c’est cool, je m’imagine vivre ici… Je prends plein de photos. Plein ! Malheureusement, la semaine suivante j’ai dû en supprimer plein car mes 2 cartes mémoires étaient pleines et il nous restait quand même une semaine de vacances.

Après avoir photographié le jardin de Blanche-neige (ci-dessus, avec les biches, lapins et écureuils), je tourne au bout de la rue, impatiente de voir les autres ingéniosités du quartier, et je suis amusée de voir un gros ours allongé dans la pelouse impeccable de cette habitation. Il n’y a pas de barrière dans ce quartier, je me dit que les gens n’ont pas peur de se faire voler leurs bibelots de jardin quand… arf, le gros ours tourne la tête dans ma direction ! Arrrghhhh, ce n’est pas un ours, mais un énorme chien, bien réel, pas attaché et pas gêné par une maudite barrière !!! Je me tétanise, je fais demi-tour, la mort dans l’âme : pas d’autres découvertes 😦

Je retourne à la maison voir si Ced est prêt, et nous partons peu après au Wal*mart pour acheter une carte routière de la région. Une fois trouvée, nous nous lançons sur la route d’Easton, petite ville située à 13 miles (21 km) de Catasauqua (là où nous résidons).

Nous garons la voiture sur un emplacement payant où chaque place détient son propre horodateur (où l’on ne peut mettre que des quarters ; pièces de 25 cents). On met pour une heure et demi et on part flâner dans les rues de la charmante petite ville.

Je suis ravie de voir, dans une petite ville, plusieurs endroits prônant la médecine alternative ou les modes de vie naturels… Ainsi ce restaurant asiatique végétarien, ou ce cabinet de médecines alternatives , ou encore ce magasin bio.

Bien sûr que je m’empresse d’entrer ! Je regarde tout. TOUT. Les articles sont, à peu de choses près, les mêmes qu’en France, sauf pour les céréales ; il est noté sur certains casiers qu’il peut y avoir faible présence d’OGM. Ce n’est pas le cas en France où, s’il y a OGM, ce ne peut être certifié bio. Sinon les prix diffèrent grandement aussi. On se plaint que la bio est chère chez nous ? Allez donc voir aux US, ça fait froid dans le dos ! Le flacon d’Huile Essentielle que je paye en moyenne 7 € ici, est à 25 $ là-bas ! C’est donc 2 fois plus cher de l’autre côté de l’Atlantique.

On a quasiment fini notre tour minutieux, une savonette en main pour Ced, et oh ! Surprise ! Là aussi c’est une grande différence ! Nous nous ne les achetons qu’en pharmacie, mais eux… regardez !

Boiron est là !!! Les sirops, les pommades, les comprimés, et des tas de petits tubes de granules !!! Je suis toute contente 😀

Puis en nous promenant, nous finissons pas tomber sur la rue du studio/atelier de monsieur Karl. Je l’appelle pour lui dire que nous sommes là, il vient nous chercher devant l’immeuble et nous emmène directement dans son atelier où il était en train de travailler.

C’est impressionnant. Ces énormes pièces de métal, ces centaines d’appareils à soudage et à je-ne-sais-quoige. Je pose des questions, il m’explique, me montre, me dit de faire attention parce que là, c’est bouillant, il viens de le faire… Puis il ferme la lourde porte de fer de l’atelier et nous invite à passer par une porte un peu dissimulée pour accéder à un étroit escalier. Une fois en haut, nous nous retrouvons face à ses gigantesques oeuvres. Il n’est pas avare de détails, il vit de sa passion, il possède le bâtiment entier où il peut donc laisser libre cour à son inspiration tellement il y a de la place. Et le temps passe… On n’a pas le temps de tout voir, même s’il aimerait nous montrer encore cette pièce et nous expliquer ce qui l’a conduit à la commencer, pourquoi il a arrêté de bosser dessus pendant plus de 20 ans, et finalement le déclic qui s’est produit pour l’achever. Nous voyons l’heure dépassée pour le stationnement de notre voiture, nous le lui disons. Il est déçu. Mais il veut encore nous montrer « une dernière chose » avant qu’on aille éventuellement chercher notre voiture pour la garer en bas de chez lui et remonter. Nous passons donc par un autre escalier (Quel labyrinthe ! Je lui dis, ça l’amuse) et atterrissons… chez lui.

Alors voilà, ce n’est pas seulement Karl l’artiste. C’est aussi incontestablement Karl le collectionneur d’oeuvres d’art. Pas un seul centimètre de mur non recouvert d’une toile. Tout autour de nous est quelque chose ramené d’un pays lointain aux consonances exotiques, que ce soit le porte-manteau où repose sa veste, le petit meuble recouvert de statuettes ou le miroir où je vois mon visage extasié.

Sa salle à manger ressemble à un magasin d’antiquaire. La table aux pieds de lion, le fauteuil en cornes de taureau, le bahut aux moulures orientales, les statues et pierres exposées sur chaque meuble… Il nous dit que ce bouddha date à peu près de -400 avant JC… Il nous la met dans les mains : je tremble !!! Mon dieu j’ai les mains moites d’un coup ! Faut pas la faire glisser ! Je la veux pas, Ced prends-la je t’en supplie !!! Et celle-ci, retrouvée dans un temple aztèque… et celle-là déterrée en Egypte… Bref, il est très fier, il a raison, et nous on est un peu mal à l’aise quand même, mais honoré malgré tout.

Il est très amusé de nous raconter que certaines pièces sont inestimables mais qu’il ne les a payées que 2 ou 5 dollars, parce que trouvées dans les mains de personnes n’y connaissant rien et pensant vendre de la camelote… Par contre, quand ça lui a coûté bonbon, on n’a pas su les tarifs 🙂

Il nous mène ensuite dans le vaste vaste vaste salon, où seul un grand canapé meuble l’espace, et… une multitude de « trucs africains » vraiment impressionnants (oui encore). Non mais vraiment, des personnes grandeur nature, avec masques, restes de vêtements… Non pas des momies non plus, mais… des gens quoi. Il nous dit d’ailleurs que lorsqu’il est seul avec eux, ils chantent pour lui 🙂 Non vraiment, je n’avais jamais vu ça. La maison d’un collectionneur, des pièces d’art pareilles, cette ambiance… Je n’arrive pas à décrire ce que j’ai ressenti. Dommage. En tout cas, j’étais plongée dans « l’oreille cassée » de Tintin. (Niveau un peu plus haut que Madame est servie !)

Puis une autre pièce, avec un grand meuble vitré où se bousculaient des pièces de… Pérou ? Mexique ? Ced en a parlé avec lui, j’ai décroché. Il faudrait qu’il intervienne pour vous éclairer. Parce que moi, je bloquais sur la chèvre empaillée dormant sur le lit.

Puis sa bibliothèque. Incroyable. Une pièce où les murs sont couverts de livres du sol jusqu’au plafond. Avec un grand fauteuil au milieu, couvert d’une vraie peau de lion. Avec les pattes… pauvre bête.

Je n’ai évidemment pas osé prendre de photos. ça me paraissait… déplacé je sais pas. Je regrette un peu, juste pour illustrer mon blog. Seul le fauteuil de cornes est là, parce qu’il nous a lui-même proposé qu’on prenne une photo avec moi dessus. Mais du coup, avec moi dessus justement, on ne voit plus grand chose d’autre !

Beaucoup de temps s’est encore écoulé depuis qu’on a dit qu’on devait partir. Et cette fois-ci, ça y est, on y va, après avoir signé le livre d’or.

Il nous accompagne, sans parvenir à masquer sa déception, jusque dehors, et nous propose de revenir, et boire du bon vin ensemble 🙂 Il fait un charmant compliment à Ced sur son exceptionnelle épouse, et nous remercie chaleureusement d’être venus le voir.

C’était vraiment fort comme moment.

Une rencontre que je n’oublierai jamais.

Merci Karl.

Vraiment.

3 commentaires »

  1. Épatant ce texte et ces photos : on s’y croirait. J’ai même vu la maison des « Village People » (YMCA). C’était ça la boîte gay ? y avait-il des N1N1 de jardins avec Snow White ?
    Ai beaucoup déploré qu’il n’y ait pas plus de photos chez Karl car je suis dévorée de curiosités.
    Je sens que je vais tout relire, mais à petites doses, pour mieux apprécier.
    Félicitations. Les petites maisons qui entourent « la vôtre » ont l’air accueillantes, malgré les gros ours siestant sur la pelouse…

    Commentaire par MOUNIE — 12 juillet 2008 @ 7:57 | Réponse

  2. Mounie : on est samedi matin, tu ne peux pas dormir jusqu’à 9 heures, comme les honnêtes gens?

    Clem : Mouarf, le coup du joli z’ours ! « oh, un n’ours de jardin, it’s so cuuuuute ! ». Rien ne t’étonne, toi…

    Tu n’as pas pris de photo de Karl? As-tu essayé de le chercher sur le Ouèbe?

    Il y a un lien évident entre la photo où tu es assise sur un parapet et celle du dessous, mais je n’arrive pas à le formuler…

    Trop bien, cette petite lecture au réveil !

    Commentaire par flo JD — 12 juillet 2008 @ 8:48 | Réponse

  3. Flo : et cela faisait 3/4h que je bataillais pour retrouver ma connexion Internet…

    Bien le parallèle entre le parapet et l’interdiction du dessous…

    Commentaire par MOUNIE — 12 juillet 2008 @ 12:21 | Réponse


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