Clem & Ced in USA

28 juillet 2008

Jour 3, suite et fin de la journée

Filed under: Le voyage 2008 — Clem Bougealyon @ 2:23

Je ne peux rien faire de plus pour le diaporama, et Ced n’a toujours pas fini d’écrire son récit sur Karl… Alors on vivra un petit flashback lorsqu’il sera prêt, et en attendant, place à la suite !

Nous partons d’Easton avec le soulagement de ne pas avoir de « ticket » (contravention). Nous décidons de rentrer manger à la maison, même s’il est déjà 12h et que par conséquent, ça nous fera manger bien tard puisqu’il faut le temps de retourner à Catasauqua et de préparer le repas. Il faut bien utiliser ce que nous avons acheté hier !

On s’installe devant la télé pour manger, chose que nous ne faisons jamais chez nous (et pour cause, on n’a pas de télé !) ; Luci nous a parlé de « On demand« , en bref, on peut regarder gratuitement plein de films de toute époque et tout style.

On se lance dans « The bicentennial man », film de 1999 tiré d’une nouvelle d’Isaac Azimov, un peu long au début et paraissant gentillet, mais finalement avec une bien jolie moralité. Le temps a passé finalement bien vite, puisque peu après la fin du film, Drei rentre du boulot.

On se décide à retourner à Mezzaluna, pour jouer au billard tous les 3. L’ambiance n’est pas la même qu’à 10 heures du soir (Rappelle-toi cher touriste, nous avons mangé là le soir de notre arrivée), nous n’allons d’ailleurs pas du tout dans la même pièce.

Hop il est 6.30 pm, et c’est un peu l’heure de l’apéro…

C’est Happy hours, le verre de bière est à 1,50$. Alors après 3-4 tournées de ce breuvage, les boules de billard ont tendance à bouger avant même qu’on ne les tape !!

On s’amuse bien, malgré le fait que Drei, ayant eu un soin douloureux chez le dentiste quelques heures auparavant, ne puisse manger normalement avant une semaine environ… Il a très faim, il a une répèt de prévue ce soir au sous-sol de sa maison, qu’il a déjà retardée par téléphone entre deux supers parties pour rester ici avec nous… Alors on optimise le temps qu’il nous reste, on finit notre ixième tournée de bière et notre je-ne-sais plus-combientième partie de pool et vers 8.15 pm, on file dans une espèce de station essence qui, à l’intérieur, vend plein de cafés différents, de la nourriture à commander sur un écran tactile, et des trucs qu’on n’a jamais mangé et qu’on ne mangera jamais.

L’écran tactile est sensé te permettre de composer toi-même ton sandwich avec les ingrédients que tu veux, les sauces que tu veux : le tout est envoyé sur l’ordi du gars qui prépare les sandwiches, un petit ticket sort de la machine avec ton numéro de passage et le prix que tu dois aller payer en caisse, pendant que le toujours même mec prépare ton sandwich.

Je suis quand même bien pompette, je comprends rien à la machine qui veut me mettre du bacon de partout, j’annule ma commande et je recommence, mais là, j’appuie au pif sur l’écran, parce que je sais qu’on n’a pas bien le temps non plus, et mes deux compagnons ont fini de commander depuis longtemps, eux ! J’aime bien la musique qui sort des hauts parleurs et je me mets à rire toute seule… en m’apercevant que je suis en train de danser devant le mec qui prépare les sandwiches. Ced, discutant à quelques mètres de moi avec Drei, me voit et comprend dans quel état d’ébriété je suis, et éclate de rire, ce qui me met encore plus de super bonne humeur, et me permet d’accepter de passer pour une neuneu de première pour la suite.

Je ne suis pas allée payer, j’avais pas compris moi, nan nan, moi je me rends pas compte que le temps passe parce que je danse avec mon petit ticket à la main… Et c’est tant mieux ! Parce que le gars (qui prépare les sandwiches), il voit ma commande sur son écran et il rigole… Il me demande : «Vraiment ? Vous voulez juste un sandwich avec rien dedans ?» Moi j’éclate de rire, je jette un oeil à la machine et m’aperçoit que je n’ai pas validé ma dernière commande. Alors je valide avec mon petit doigt. Pis je me reposte devant le gars (qui prépare les sandwiches). Lui, amusé, me demande si je suis sûre de moi ce coup-ci, je lui réponds que non, mais que c’est pas grave, je mangerai quand même tant qu’il n’y a pas d’oignons crus et de bacon… Ok me dit-il, mais faut aller payer là-bas pendant que je prépare. Ok buddy, see ya ! Et je danse jusqu’à la caisse où une bonne femme énorme sirote un immense verre de soda fluo… ça me fait un peu redescendre sur terre… Mais bon, pas longtemps. 🙂 Une fois mon sandwich emballé dans la main, je dis aurevoir à mon copain (qui prépare les sandwiches) et nous repartons en vitesse dans la voiture de Drei (qui s’est pris deux grands verres de soupes aux nouilles et poulet). On passe dans un bar acheter un pack de bière pour pas perdre la main n’est-ce pas, et on file. Ah oui quand même, ça c’est une info qui nécessite qu’on s’arrête un peu dessus. Cher touriste, en Pennsylvanie (et probablement dans d’autres états), tu peux acheter des packs de 6 ou 12 bières directement dans les bars, tu dois juste montrer ta carte d’identité (même quand tu fais bien plus de 30 ans). C’est moins cher qu’en magasin. Voilà.

Arrivés devant la maison, Buck (qui était témoin de Drei au mariage l’année dernière, donc nous le connaissions déjà) et le batteur sont déjà là, à attendre dans le noir (il est 9 heures du soir passées). On papote en fumant une clope, Drei leur annonce que je vais être leur chanteuse pour ce soir, et on rentre dans la maison. Le claviste arrive peu après, je ne finis pas mon sandwich (dégueu) tout de suite, on se prend tous une bière et on descend au basement.

L’alcool fuit bizarrement mon cerveau… Du coup, je suis intimidée maintenant… J’ai l’impression, en regardant rapidement la liste des morceaux qu’ils vont répéter ce soir, que je n’en connais que deux, dont un que je n’aime pas ! 😦 Flûte ! Je veux encore m’amuser moi !

Mais finalement, on y arrive tous. Je connais davantage de chansons que ce que je croyais, car une fois que les musiciens ont joué les premières notes, je reconnais immédiatement et me met à chanter. Le groupe entier nous met à l’aise, y a une bonne ambiance, et la chanson que je n’aime pas, je sais que Ced l’aime… alors je propose qu’il la chante, et tout le monde est ravi !

Bref, la répèt touche à sa fin, et les frenchys disent aux US qu’ils vont se coucher… Mais non non non, certains ne l’entendent pas de cette oreille ! Il est minuit, on discute tous dans le jardin en fumant, et le batteur, Buck et Drei réussissent à nous convaincre de les suivre à Mezzaluna pour boire encore quelques bières 🙂

Mezzaluna nous revoilà ! L’ambiance n’est plus du tout la même. L’endroit est bondé de monde. Le bar est à peine visible tellement il est entouré de gens, l’espace scénique, légèrement plus loin, a énormément de succès : C’est karaoké ! Drei fonce sur un énorme bouquin posé sur un pupitre, sait exactement ce qu’il cherche, prend un petit papier et un crayon sur une table où des gens encouragent de vive voix la nana en train de chanter, et note vite quelque chose dessus avant de traverser l’endroit vers le meneur du karaoké. Je suis surprise, je ne savais pas que le karaoké était populaire en Amérique, ni que Drei aimait ça. Je lui demande ce qu’il va chanter, et il me dit avec un grand sourire :

«No Clem ! You are the one who’s gonna sing !»

– Hein ?!

– Yeah baby !

– Oh my god ! What did you do !»

Il rit et me dit que je vais chanter Björk… Je suis à la fois terrifiée et en extase.

Laquelle ?

Y en n’a qu’une de proposée, c’est « It’s Oh so quiet ». Waouh, ça fait un bail que je ne l’ai pas chantée, mais… ok, ça va le faire. Faut juste que je boive dès maintenant !!! Parce que du karaoké, j’en n’ai jamais fait. Et encore moins chanter devant plein d’inconnus américains !

Drei s’inscrit aussi pour chanter, ça me rassure un tout petit peu, et puis il inscrit Ced aussi ! Aller décidément, faut boire !

On se prend (encore) des bières puis on va voir si on peut jouer au billard mais non, y a trop de monde. On est un peu tendus parce que dans la salle de billard, on n’entend pas si on va être appelés pour chanter. On discute, le batteur nous recommande des lieux à New York pour la semaine prochaine, me demande de lui parler de Lyon où il aimerait beaucoup aller…

Il y a tellement de monde au karaoké qu’on ne nous a toujours pas appelés pour nous représenter… ça commence à faire long. Et la bière coulant à flots, je découvre un Drei super bourré. Il est marrant 🙂

On s’installe du coup à une table entre le bar et l’espace scène, et Drei nous fait découvrir à quoi servent ces télés avec fente pour billet qui sont disposées sur chaque table. Tu mets un billet d’un dollar, et tu as trois parties d’un des nombreux jeux proposés sur l’écran. ça va du jeu de réussite au golf, en passant par les avions qui tirent sur les vaisseaux extra-terrestres, ou une partie de billard. Drei jette d’abord son dévolu sur un jeu de connaissances. Une sorte de trivial, sans plateau. Mais c’est tout sur l’histoire américaine !!!! Alors on change et Buck opte pour un jeu de mots. Tu as des lettres sur des boules qui tombent et qui s’entassent. Il faut faire des mots en cliquant sur les lettres qui doivent se toucher entre elles ; si le mot existe, les lettres disparaissent, et c’est ce qu’il faut, car si les boules atteignent le haut de l’écran, tu as perdu. Naturellement, tu as régulièrement une lettre bonus qui apparaît, et si tu arrives à l’utiliser dans tes mots, ça te fait achement plus de points. Évidemment, on a joué en anglais, et on s’est pas mal débrouillés.

Le batteur, qui était au bar avec une de ses connaissances, m’interpelle et me dit qu’on m’a appelée !

ADRÉNALINE.

Le temps que j’arrive, le mec avait appelé quelqu’un d’autre…

DÉCEPTION.

Mais il m’a vue arriver, me fait signe que je serai la suivante.

En fait, j’ai été la sur-suivante. Et survivante. La preuve en image, car Ced m’a filmée depuis la salle billard :

J’ai été très fière, il faut bien le dire, car j’ai été bruyamment applaudie en comparaison des précédents. Des gens sont venus vers moi pour me dire que c’était super, d’autres, en passant me faisaient des clins d’oeil le pouce levé, et y en a même une qui m’a dit aux toilettes qu’elle me remerciait infiniment parce qu’elle était fan de karaoké ET de Björk, et que c’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un chanter Björk, et que je ne l’avais pas massacrée. 🙂

Bref, je vous répète tout ça, parce que je ne sais pas ce que c’est que l’humilité, et aussi parce que cet épisode explique complètement nos soirées suivantes 😉

Drei a chanté peu après, mais… nous qui l’avons pourtant vu chanter l’année dernière avec sa guitare, ou le soir même avec son groupe, ce n’était plus le même. Et pour cause, les litres de bière avaient été plus fort que lui. Pas grave, on a bien rigolé.

Et juste après lui, le mec a annoncé que le lieu allait fermé et que donc, il ne ferait passer plus que deux personnes. Drei est allé demandé s’il y avait Ced dans ces deux ultimes candidats, et… non ! 😦

Alors on est partis avant la cohue, un peu déçus, pas mal alcoolisés et bien fatigués.

Mais quand on a fait le bilan avec Ced, une fois couchés (presque 3 heures du matin), on était bien contents ! On avait complètement vécus à l’américaine, c’est pas en club de touristes qu’on aurait pu être touchés par une ambiance aussi authentique ! Ah ça, ça défrise !

Pfiou mes aïeux, quelle soirée !! (La tête touuuuuuurne !!!)

11 juillet 2008

Jour 3, mercredi 18 juin

Filed under: Le voyage 2008 — Clem Bougealyon @ 1:47

Luci est partie ce matin prendre son avion pour le Texas, à 5h. Elle reviendra vendredi (quel boulot je vous jure ! Elle voyage toutes les semaines !). En attendant, on a commencé à planifier ce qu’on allait faire cette semaine : Aujourd’hui, Easton, pour voir Karl le sculpteur.

Demain matin : Ringing rocks avec Drei.

Vendredi soir : Diamonz, boîte et bar gay

Samedi : Newhope puis boîte

Les grandes lignes. On remplira au fur et à mesure.

Drei est parti chez le dentiste avec la voiture de Luci. Il travaille cet après-midi. Nous disposons donc de sa voiture. Pendant que Ced se prépare, je décide d’aller faire un petit tour autour de la maison ; il fait un temps magnifique, il est à peine 9h.

En sortant, je constate que le livreur d’eau est passé ici, et je repense avec nostalgie (et honte) au temps où je regardais Madame est servie, avec le drôle de Tony Micelli et la délurée Mona Robinson. Cette dernière avait eu une liaison avec le livreur d’eau d’Angela… Hum bref, je m’égare ! Il faudra rentrer ces bouteilles avant qu’elles ne prennent le soleil. Je dirai à Ced de le faire 😉

Je remonte la rue agréablement ombragée, en prenant rapidement quelques photos des maisons voisines à « la nôtre ».

Je m’extasie sur les nombreuses décorations de chaque perron et chaque jardin. Pas toujours de bon goût, souvent trop chargées, mais ça me plaît quand même. Ici, tout le monde a envie que sa maison soit accueillante, et je trouve ça chouette. Je vois pas mal de lapins gambader dans les jardins… c’est cool, je m’imagine vivre ici… Je prends plein de photos. Plein ! Malheureusement, la semaine suivante j’ai dû en supprimer plein car mes 2 cartes mémoires étaient pleines et il nous restait quand même une semaine de vacances.

Après avoir photographié le jardin de Blanche-neige (ci-dessus, avec les biches, lapins et écureuils), je tourne au bout de la rue, impatiente de voir les autres ingéniosités du quartier, et je suis amusée de voir un gros ours allongé dans la pelouse impeccable de cette habitation. Il n’y a pas de barrière dans ce quartier, je me dit que les gens n’ont pas peur de se faire voler leurs bibelots de jardin quand… arf, le gros ours tourne la tête dans ma direction ! Arrrghhhh, ce n’est pas un ours, mais un énorme chien, bien réel, pas attaché et pas gêné par une maudite barrière !!! Je me tétanise, je fais demi-tour, la mort dans l’âme : pas d’autres découvertes 😦

Je retourne à la maison voir si Ced est prêt, et nous partons peu après au Wal*mart pour acheter une carte routière de la région. Une fois trouvée, nous nous lançons sur la route d’Easton, petite ville située à 13 miles (21 km) de Catasauqua (là où nous résidons).

Nous garons la voiture sur un emplacement payant où chaque place détient son propre horodateur (où l’on ne peut mettre que des quarters ; pièces de 25 cents). On met pour une heure et demi et on part flâner dans les rues de la charmante petite ville.

Je suis ravie de voir, dans une petite ville, plusieurs endroits prônant la médecine alternative ou les modes de vie naturels… Ainsi ce restaurant asiatique végétarien, ou ce cabinet de médecines alternatives , ou encore ce magasin bio.

Bien sûr que je m’empresse d’entrer ! Je regarde tout. TOUT. Les articles sont, à peu de choses près, les mêmes qu’en France, sauf pour les céréales ; il est noté sur certains casiers qu’il peut y avoir faible présence d’OGM. Ce n’est pas le cas en France où, s’il y a OGM, ce ne peut être certifié bio. Sinon les prix diffèrent grandement aussi. On se plaint que la bio est chère chez nous ? Allez donc voir aux US, ça fait froid dans le dos ! Le flacon d’Huile Essentielle que je paye en moyenne 7 € ici, est à 25 $ là-bas ! C’est donc 2 fois plus cher de l’autre côté de l’Atlantique.

On a quasiment fini notre tour minutieux, une savonette en main pour Ced, et oh ! Surprise ! Là aussi c’est une grande différence ! Nous nous ne les achetons qu’en pharmacie, mais eux… regardez !

Boiron est là !!! Les sirops, les pommades, les comprimés, et des tas de petits tubes de granules !!! Je suis toute contente 😀

Puis en nous promenant, nous finissons pas tomber sur la rue du studio/atelier de monsieur Karl. Je l’appelle pour lui dire que nous sommes là, il vient nous chercher devant l’immeuble et nous emmène directement dans son atelier où il était en train de travailler.

C’est impressionnant. Ces énormes pièces de métal, ces centaines d’appareils à soudage et à je-ne-sais-quoige. Je pose des questions, il m’explique, me montre, me dit de faire attention parce que là, c’est bouillant, il viens de le faire… Puis il ferme la lourde porte de fer de l’atelier et nous invite à passer par une porte un peu dissimulée pour accéder à un étroit escalier. Une fois en haut, nous nous retrouvons face à ses gigantesques oeuvres. Il n’est pas avare de détails, il vit de sa passion, il possède le bâtiment entier où il peut donc laisser libre cour à son inspiration tellement il y a de la place. Et le temps passe… On n’a pas le temps de tout voir, même s’il aimerait nous montrer encore cette pièce et nous expliquer ce qui l’a conduit à la commencer, pourquoi il a arrêté de bosser dessus pendant plus de 20 ans, et finalement le déclic qui s’est produit pour l’achever. Nous voyons l’heure dépassée pour le stationnement de notre voiture, nous le lui disons. Il est déçu. Mais il veut encore nous montrer « une dernière chose » avant qu’on aille éventuellement chercher notre voiture pour la garer en bas de chez lui et remonter. Nous passons donc par un autre escalier (Quel labyrinthe ! Je lui dis, ça l’amuse) et atterrissons… chez lui.

Alors voilà, ce n’est pas seulement Karl l’artiste. C’est aussi incontestablement Karl le collectionneur d’oeuvres d’art. Pas un seul centimètre de mur non recouvert d’une toile. Tout autour de nous est quelque chose ramené d’un pays lointain aux consonances exotiques, que ce soit le porte-manteau où repose sa veste, le petit meuble recouvert de statuettes ou le miroir où je vois mon visage extasié.

Sa salle à manger ressemble à un magasin d’antiquaire. La table aux pieds de lion, le fauteuil en cornes de taureau, le bahut aux moulures orientales, les statues et pierres exposées sur chaque meuble… Il nous dit que ce bouddha date à peu près de -400 avant JC… Il nous la met dans les mains : je tremble !!! Mon dieu j’ai les mains moites d’un coup ! Faut pas la faire glisser ! Je la veux pas, Ced prends-la je t’en supplie !!! Et celle-ci, retrouvée dans un temple aztèque… et celle-là déterrée en Egypte… Bref, il est très fier, il a raison, et nous on est un peu mal à l’aise quand même, mais honoré malgré tout.

Il est très amusé de nous raconter que certaines pièces sont inestimables mais qu’il ne les a payées que 2 ou 5 dollars, parce que trouvées dans les mains de personnes n’y connaissant rien et pensant vendre de la camelote… Par contre, quand ça lui a coûté bonbon, on n’a pas su les tarifs 🙂

Il nous mène ensuite dans le vaste vaste vaste salon, où seul un grand canapé meuble l’espace, et… une multitude de « trucs africains » vraiment impressionnants (oui encore). Non mais vraiment, des personnes grandeur nature, avec masques, restes de vêtements… Non pas des momies non plus, mais… des gens quoi. Il nous dit d’ailleurs que lorsqu’il est seul avec eux, ils chantent pour lui 🙂 Non vraiment, je n’avais jamais vu ça. La maison d’un collectionneur, des pièces d’art pareilles, cette ambiance… Je n’arrive pas à décrire ce que j’ai ressenti. Dommage. En tout cas, j’étais plongée dans « l’oreille cassée » de Tintin. (Niveau un peu plus haut que Madame est servie !)

Puis une autre pièce, avec un grand meuble vitré où se bousculaient des pièces de… Pérou ? Mexique ? Ced en a parlé avec lui, j’ai décroché. Il faudrait qu’il intervienne pour vous éclairer. Parce que moi, je bloquais sur la chèvre empaillée dormant sur le lit.

Puis sa bibliothèque. Incroyable. Une pièce où les murs sont couverts de livres du sol jusqu’au plafond. Avec un grand fauteuil au milieu, couvert d’une vraie peau de lion. Avec les pattes… pauvre bête.

Je n’ai évidemment pas osé prendre de photos. ça me paraissait… déplacé je sais pas. Je regrette un peu, juste pour illustrer mon blog. Seul le fauteuil de cornes est là, parce qu’il nous a lui-même proposé qu’on prenne une photo avec moi dessus. Mais du coup, avec moi dessus justement, on ne voit plus grand chose d’autre !

Beaucoup de temps s’est encore écoulé depuis qu’on a dit qu’on devait partir. Et cette fois-ci, ça y est, on y va, après avoir signé le livre d’or.

Il nous accompagne, sans parvenir à masquer sa déception, jusque dehors, et nous propose de revenir, et boire du bon vin ensemble 🙂 Il fait un charmant compliment à Ced sur son exceptionnelle épouse, et nous remercie chaleureusement d’être venus le voir.

C’était vraiment fort comme moment.

Une rencontre que je n’oublierai jamais.

Merci Karl.

Vraiment.

8 juillet 2008

Jour 2, mardi 17 juin

Filed under: Le voyage 2008 — Clem Bougealyon @ 5:58

Luci part au boulot à 7h30 am, Drei ne commence qu’à 2 pm.

À 11 heures, nous sommes tous les 3 levés et affamés, et allons donc prendre le repas dans un endroit dont je ne me souviens plus le nom. Mais voici le cadre :

Chaque table est bordée d’un jukebox, parée d’un pot de ketchup et un de sucre en poudre. Typique. Une femme se « promène » de table en table avec sa cafetière pour resservir les tasses éventuellement vidées (entièrement ou pas) ; c’est le même prix de toute manière. En France, tu payes je ne sais combien pour chaque minuscule tasse de café, alors que là :

Un rappel de ce que j’évoquais déjà l’année dernière : beaucoup de choses sont de taille démesurée par rapport à ici… Vous voyez la tasse ci-dessus, il en est de même avec les menus, les verres, les repas, les voitures naturellement…

Mais je m’égare…

Bref, nous passons commande (dans le gros menu),

Mmmhh qui veut un bon croissant aux oeufs-jambon et fromage dégoulinant pour son petit-dèj’ ?

Puis enfin, nous mangeons.

(Je suis la seule à ne manger ni frites, ni bacon, ni même de viande d’ailleurs, puisque mon plat, très bon, est un poisson farci au crabe, accompagné d’une purée de pommes de terre…)

Une fois repus et la musique mise par Drei terminée, nous sommes allés déposer Drei à son boulot puis avons gardé sa voiture pour l’après-midi.

Nous décidons donc, comme l’année dernière, d’aller faire des courses pour n’avoir à manger dehors qu’occasionnellement.

Je suis toute contente de retrouver les rues d’Allentown que je mitraille depuis la voiture

On retrouve le Wal*Mart, sorte de grande surface où nous étions venus l’année dernière.

Mmhhh les bonnes boissons !!!

Mmhh les bonnes céréales !!!

Mmhhh le bon ketchup aux cornichons !!!

Mmhh les bons fruits bizarres !!!

(J’en ai acheté au fait, une de chaque.

Le premier ressemble un peu au litchi, le deuxième, j’ai cru que je buvais du sang !)


Mmmhh le bon… hamburger en boîte ???!?!!

Mmhhh le bon ibuprofen en promo !!!

Sans oublier l’Advil bien sûr, un peu plus cher, mais tellement plus célèbre :

Besoin d’autres médicaments ? Pas de problème, juste là, derrière vous :

Sinon vous pouvez aller voir les pharmaciens juste au bout, avec votre caddie plein de boissons et gâteaux fluos, ils vous prépareront, au meilleur prix bien sûr et sur mesure, vos comprimés ou autres solutions prescrites par un médecin.

Avec Ced, on a énormément de mal à acheter des choses. Les aliments ont tendance à nous écoeurer ou à défaut, ne pas nous faire envie du tout… Nous jetons malgré tout notre dévolu sur un paquet de cookies, une bouteille de jus de pêche-raisin, des espèces de chips à l’avoine (délicieuses, ouf !), du pain de mie, des cigarettes (oui oui, dans la grande surface, juste derrière les pharmaciens), une carte téléphonique spéciale appels internationaux, et… je crois que c’est tout. Parce qu’ici, au Wal*Mart, il n’y a pas de produits frais.

5 articles dans 4 sacs… Je suis furieuse. La rage m’assoiffant complètement,

je débouche le bidon de jus de fruits 100%…

je bois et…

Arrghhhhhh !!! C’est pas bon 😦

C’est pas du tout 100 % fruits, c’est pas possible !!

Et bein non. Allégations. J’aurais dû être plus méfiante et lire l’étiquette comme à mon habitude.

Nous allons ensuite faire nos courses chez Elias Market, comme l’année dernière, là où nous savons pouvoir trouver des fruits et légumes et quelques produits frais (et là où nous devrons parler espagnol 🙂 )

En règle générale, les fruits sont… gros (oui, encore une fois)

Les conditionnements sont surprenants :

Fromage en brique

ou jus de fruits en conserve

Et lorsqu’ils remplissent leur rayon là-bas, ils ne font pas semblant !

Bref, on achète plein, plein, plein de trucs – beurre, crème aigre, confiture, oeufs, concombres, aubergines, tomates, courgettes, oignons, kiwis, raisin… – pour remplir le frigo de la maison… qui en fait, on n’avait pas vu, avait déjà été rempli par Luci !!!!

Bein les gars, va falloir bouffer !!

4 juillet 2008

Jour 1, tout bêtement

Filed under: Le voyage 2008 — Clem Bougealyon @ 3:50

Alors, je retrousse mes manches, je prends une profonde inspiration, et je me lance :

Nous voyageons cette année avec Air France, en vol direct, ce qui nous change incroyablement de notre premier départ ! Notre périple démarre en ce lundi 16 juin à Paris, en bas de Montmartre, où nous nous levons et nous préparons après une nuit sans enfants (laissés la veille au soir dans la Nièvre). RER jusqu’à l’aéroport puis un peu d’attente, le check-in, encore un peu d’attente, et nous voilà en train d’embarquer.

Nous ne décollons malheureusement qu’une heure plus tard, nous ne savons pourquoi… M’enfin on a un temps magnifique, on va nous servir un repas presque immédiatement, et je vais matter un film, donc, aller, on va dire que ça va.

Je regarde Horton, film d’animation bien sympathique sur un éléphant entendant un jour un cri provenant d’une poussière qui passait vers son oreille. La poussière atterrit sur une fleur, et à partir de ce moment, notre éléphant au grand coeur ne quittera plus la fleur pour sauver les habitants de la poussière (qui existent !), en dépit des obstacles.

Le temps n’est pas stable et du coup, nous sommes prévenus à l’avance, nous aurons du retard (en plus du départ retardé) à cause des menaces d’orage à New York. Et, effectivement… On tourne, encore et encore, on fait je ne sais combien de miles supplémentaires (j’aurais dû le noter), et je pense avec effroi à la quantité de carburant utilisée ainsi… Nous constatons que l’heure de notre car pour la Pennsylvanie est passée, et je ne pense plus qu’à une chose, sortir de là et récupérer nos bagages pour pouvoir prévenir Luci.

Enfin les étapes suivantes se passent bien plus rapidement et positivement que l’année dernière (déjà on n’a pas raté notre correspondance, on a atterri à l’aéroport prévu et nos bagages n’ont pas été perdus), et on sort rejoindre notre arrêt de car.

On en a pour presque 2 heures de transport, le car est prévu pour 6.55 pm, on commence à être bien fatigués…

Un monsieur vient s’asseoir près de nous sur le banc, je ne tarde pas à entrer dans l’aéroport ayant pour objectif les restrooms. Et une fois aux toilettes, je me rappelle de ce détail qui m’avait déjà tant chiffonnée l’année dernière : le jour présent tout autour des portes des WC, qui permet aux gens de te voir en train de faire ton petit business !

Bref, après avoir vu les gens me regarder en train de les prendre en photo par le large interstice, je me maquille pour camoufler les presque 9 heures de voyage, et je rejoins mon homme dehors. Le ciel a bien changé, voici le « avant-après » :

(Je fais un copier-coller pour la rencontre qui suit, puisque je l’ai déjà racontée dans un billet en direct des States)

Ced est en train de discuter avec le monsieur. Je suis toute contente et m’empresse donc de m’asseoir de nouveau avec eux, avec la ferme intention de ne pas me laisser distancer dans leurs échanges verbaux.

Karl est un artiste sculpteur ayant, à mon avis, dépassé les 70 ans, à la fois classe et décontracté, et qui prend plaisir à faire connaissance avec nous et à se présenter. À l’origine allemand, il a quitté son pays natal à l’âge de 4 ans et vit aux Etats-Unis depuis. Ainsi donc il maîtrise parfaitement la langue que nous avons tant plaisir à pratiquer, et nous apprenons plein de choses dans une ambiance chaleureuse, malgré la température déclinante et le ciel noir zébré progressivement d’éclairs. Il habite Easton où il a son atelier, il sculpte le métal, il voyage pas mal, il nous donne sa carte de visite et nous invite sincèrement à venir le voir.

Le car finit par arriver, et c’est tant mieux car un vent agressif projette dans nos yeux le sable des travaux environnants, et refroidit sérieusement nos petits corps fatigués par le long voyage (rappel, notre journée est allongée de 6 heures avec le décalage horaire…). Le vent et probablement la fatigue additionnée me provoquent un mal de tête assez carapaçonné… Et dans le car bien rempli, c’est très vite que le mal de tête se transforme en nausée. Mais genre énorme nausée, de celles où je pense que je vais mourir dans d’atroces souffrances, où j’espère crever le plus tôt possible tellement je suis à l’agonie. Ced s’endort après avoir pris en phot la ligne lointaine de Manhattan, et je me sens la plus seule au monde…

On finit par arriver à Easton, où Karl (qui était assis plus loin faute de places disponibles près de nous) descend non sans m’avoir auparavant redit de venir le voir, avec nos amis si on voulait. Une place se libère également devant, où je tente tant bien que mal de me rendre, dans l’espoir d’être moins perturbée par les nombreux virages de l’interminable route. Et, effectivement, au bout d’une quinzaine de minutes, je finis par m’endormir ! Haaaaa sommeil salvateur ! Merci infiniment ! Quel bonheur d’être épargnée pendant ne serait-ce que 5 minutes d’un calvaire qui durait depuis une heure et demie !!! Parce qu’un coup de frein ou un petit coup de volant me tire à plusieurs reprises de ma léthargie, mais j’ouvre faiblement les yeux, et réalise instantanément que, réveillée, j’ai envie d’en finir avec la vie, alors je referme immédiatement les yeux pour me plonger de nouveau dans l’inconscience.

Je me réveille, j’ouvre les yeux, et je reconnais tout de suite les lieux. Yeah baby, on arrive dans 30 secondes à tout casser ! L’excitation me donne un coup de fouet, ça y est, j’aperçois Luci et Drei là, je leur fais de grands coucous, ils ne me voient pas c’est pas grave, aller chauffeur, si t’es champion, appuie sur le champignon ! Enfin en l’occurrence, sur le frein car ça y est, here we are les loulous ! « Industrial Park » clame-t-il, avant de descendre du car pour nous sortir nos bagages de la soute. Il est 9.25 pm, nous avons 25 minutes de retard et il fera bientôt nuit.

Nous passons déposer nos affaires à la maison et nous filons manger à Mezza Luna. Il est 10 pm, on a faim, on est heureux.

Mais ce n’est pas sans un grand soulagement que nous nous couchons enfin, à presque minuit (donc 6 heures du matin en France), dans le lit qui nous tend les draps.

Tiens d’ailleurs, de le revoir comme ça, ça me fait penser que j’en ai assez fait pour litteulced là, que je peux retourner me coucher, n’est-ce pas ?… (4h50)

Et qu’est-ce qu’on dit ?


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