Clem & Ced in USA

28 juillet 2008

Jour 3, suite et fin de la journée

Filed under: Le voyage 2008 — Clem Bougealyon @ 2:23

Je ne peux rien faire de plus pour le diaporama, et Ced n’a toujours pas fini d’écrire son récit sur Karl… Alors on vivra un petit flashback lorsqu’il sera prêt, et en attendant, place à la suite !

Nous partons d’Easton avec le soulagement de ne pas avoir de « ticket » (contravention). Nous décidons de rentrer manger à la maison, même s’il est déjà 12h et que par conséquent, ça nous fera manger bien tard puisqu’il faut le temps de retourner à Catasauqua et de préparer le repas. Il faut bien utiliser ce que nous avons acheté hier !

On s’installe devant la télé pour manger, chose que nous ne faisons jamais chez nous (et pour cause, on n’a pas de télé !) ; Luci nous a parlé de « On demand« , en bref, on peut regarder gratuitement plein de films de toute époque et tout style.

On se lance dans « The bicentennial man », film de 1999 tiré d’une nouvelle d’Isaac Azimov, un peu long au début et paraissant gentillet, mais finalement avec une bien jolie moralité. Le temps a passé finalement bien vite, puisque peu après la fin du film, Drei rentre du boulot.

On se décide à retourner à Mezzaluna, pour jouer au billard tous les 3. L’ambiance n’est pas la même qu’à 10 heures du soir (Rappelle-toi cher touriste, nous avons mangé là le soir de notre arrivée), nous n’allons d’ailleurs pas du tout dans la même pièce.

Hop il est 6.30 pm, et c’est un peu l’heure de l’apéro…

C’est Happy hours, le verre de bière est à 1,50$. Alors après 3-4 tournées de ce breuvage, les boules de billard ont tendance à bouger avant même qu’on ne les tape !!

On s’amuse bien, malgré le fait que Drei, ayant eu un soin douloureux chez le dentiste quelques heures auparavant, ne puisse manger normalement avant une semaine environ… Il a très faim, il a une répèt de prévue ce soir au sous-sol de sa maison, qu’il a déjà retardée par téléphone entre deux supers parties pour rester ici avec nous… Alors on optimise le temps qu’il nous reste, on finit notre ixième tournée de bière et notre je-ne-sais plus-combientième partie de pool et vers 8.15 pm, on file dans une espèce de station essence qui, à l’intérieur, vend plein de cafés différents, de la nourriture à commander sur un écran tactile, et des trucs qu’on n’a jamais mangé et qu’on ne mangera jamais.

L’écran tactile est sensé te permettre de composer toi-même ton sandwich avec les ingrédients que tu veux, les sauces que tu veux : le tout est envoyé sur l’ordi du gars qui prépare les sandwiches, un petit ticket sort de la machine avec ton numéro de passage et le prix que tu dois aller payer en caisse, pendant que le toujours même mec prépare ton sandwich.

Je suis quand même bien pompette, je comprends rien à la machine qui veut me mettre du bacon de partout, j’annule ma commande et je recommence, mais là, j’appuie au pif sur l’écran, parce que je sais qu’on n’a pas bien le temps non plus, et mes deux compagnons ont fini de commander depuis longtemps, eux ! J’aime bien la musique qui sort des hauts parleurs et je me mets à rire toute seule… en m’apercevant que je suis en train de danser devant le mec qui prépare les sandwiches. Ced, discutant à quelques mètres de moi avec Drei, me voit et comprend dans quel état d’ébriété je suis, et éclate de rire, ce qui me met encore plus de super bonne humeur, et me permet d’accepter de passer pour une neuneu de première pour la suite.

Je ne suis pas allée payer, j’avais pas compris moi, nan nan, moi je me rends pas compte que le temps passe parce que je danse avec mon petit ticket à la main… Et c’est tant mieux ! Parce que le gars (qui prépare les sandwiches), il voit ma commande sur son écran et il rigole… Il me demande : «Vraiment ? Vous voulez juste un sandwich avec rien dedans ?» Moi j’éclate de rire, je jette un oeil à la machine et m’aperçoit que je n’ai pas validé ma dernière commande. Alors je valide avec mon petit doigt. Pis je me reposte devant le gars (qui prépare les sandwiches). Lui, amusé, me demande si je suis sûre de moi ce coup-ci, je lui réponds que non, mais que c’est pas grave, je mangerai quand même tant qu’il n’y a pas d’oignons crus et de bacon… Ok me dit-il, mais faut aller payer là-bas pendant que je prépare. Ok buddy, see ya ! Et je danse jusqu’à la caisse où une bonne femme énorme sirote un immense verre de soda fluo… ça me fait un peu redescendre sur terre… Mais bon, pas longtemps. 🙂 Une fois mon sandwich emballé dans la main, je dis aurevoir à mon copain (qui prépare les sandwiches) et nous repartons en vitesse dans la voiture de Drei (qui s’est pris deux grands verres de soupes aux nouilles et poulet). On passe dans un bar acheter un pack de bière pour pas perdre la main n’est-ce pas, et on file. Ah oui quand même, ça c’est une info qui nécessite qu’on s’arrête un peu dessus. Cher touriste, en Pennsylvanie (et probablement dans d’autres états), tu peux acheter des packs de 6 ou 12 bières directement dans les bars, tu dois juste montrer ta carte d’identité (même quand tu fais bien plus de 30 ans). C’est moins cher qu’en magasin. Voilà.

Arrivés devant la maison, Buck (qui était témoin de Drei au mariage l’année dernière, donc nous le connaissions déjà) et le batteur sont déjà là, à attendre dans le noir (il est 9 heures du soir passées). On papote en fumant une clope, Drei leur annonce que je vais être leur chanteuse pour ce soir, et on rentre dans la maison. Le claviste arrive peu après, je ne finis pas mon sandwich (dégueu) tout de suite, on se prend tous une bière et on descend au basement.

L’alcool fuit bizarrement mon cerveau… Du coup, je suis intimidée maintenant… J’ai l’impression, en regardant rapidement la liste des morceaux qu’ils vont répéter ce soir, que je n’en connais que deux, dont un que je n’aime pas ! 😦 Flûte ! Je veux encore m’amuser moi !

Mais finalement, on y arrive tous. Je connais davantage de chansons que ce que je croyais, car une fois que les musiciens ont joué les premières notes, je reconnais immédiatement et me met à chanter. Le groupe entier nous met à l’aise, y a une bonne ambiance, et la chanson que je n’aime pas, je sais que Ced l’aime… alors je propose qu’il la chante, et tout le monde est ravi !

Bref, la répèt touche à sa fin, et les frenchys disent aux US qu’ils vont se coucher… Mais non non non, certains ne l’entendent pas de cette oreille ! Il est minuit, on discute tous dans le jardin en fumant, et le batteur, Buck et Drei réussissent à nous convaincre de les suivre à Mezzaluna pour boire encore quelques bières 🙂

Mezzaluna nous revoilà ! L’ambiance n’est plus du tout la même. L’endroit est bondé de monde. Le bar est à peine visible tellement il est entouré de gens, l’espace scénique, légèrement plus loin, a énormément de succès : C’est karaoké ! Drei fonce sur un énorme bouquin posé sur un pupitre, sait exactement ce qu’il cherche, prend un petit papier et un crayon sur une table où des gens encouragent de vive voix la nana en train de chanter, et note vite quelque chose dessus avant de traverser l’endroit vers le meneur du karaoké. Je suis surprise, je ne savais pas que le karaoké était populaire en Amérique, ni que Drei aimait ça. Je lui demande ce qu’il va chanter, et il me dit avec un grand sourire :

«No Clem ! You are the one who’s gonna sing !»

– Hein ?!

– Yeah baby !

– Oh my god ! What did you do !»

Il rit et me dit que je vais chanter Björk… Je suis à la fois terrifiée et en extase.

Laquelle ?

Y en n’a qu’une de proposée, c’est « It’s Oh so quiet ». Waouh, ça fait un bail que je ne l’ai pas chantée, mais… ok, ça va le faire. Faut juste que je boive dès maintenant !!! Parce que du karaoké, j’en n’ai jamais fait. Et encore moins chanter devant plein d’inconnus américains !

Drei s’inscrit aussi pour chanter, ça me rassure un tout petit peu, et puis il inscrit Ced aussi ! Aller décidément, faut boire !

On se prend (encore) des bières puis on va voir si on peut jouer au billard mais non, y a trop de monde. On est un peu tendus parce que dans la salle de billard, on n’entend pas si on va être appelés pour chanter. On discute, le batteur nous recommande des lieux à New York pour la semaine prochaine, me demande de lui parler de Lyon où il aimerait beaucoup aller…

Il y a tellement de monde au karaoké qu’on ne nous a toujours pas appelés pour nous représenter… ça commence à faire long. Et la bière coulant à flots, je découvre un Drei super bourré. Il est marrant 🙂

On s’installe du coup à une table entre le bar et l’espace scène, et Drei nous fait découvrir à quoi servent ces télés avec fente pour billet qui sont disposées sur chaque table. Tu mets un billet d’un dollar, et tu as trois parties d’un des nombreux jeux proposés sur l’écran. ça va du jeu de réussite au golf, en passant par les avions qui tirent sur les vaisseaux extra-terrestres, ou une partie de billard. Drei jette d’abord son dévolu sur un jeu de connaissances. Une sorte de trivial, sans plateau. Mais c’est tout sur l’histoire américaine !!!! Alors on change et Buck opte pour un jeu de mots. Tu as des lettres sur des boules qui tombent et qui s’entassent. Il faut faire des mots en cliquant sur les lettres qui doivent se toucher entre elles ; si le mot existe, les lettres disparaissent, et c’est ce qu’il faut, car si les boules atteignent le haut de l’écran, tu as perdu. Naturellement, tu as régulièrement une lettre bonus qui apparaît, et si tu arrives à l’utiliser dans tes mots, ça te fait achement plus de points. Évidemment, on a joué en anglais, et on s’est pas mal débrouillés.

Le batteur, qui était au bar avec une de ses connaissances, m’interpelle et me dit qu’on m’a appelée !

ADRÉNALINE.

Le temps que j’arrive, le mec avait appelé quelqu’un d’autre…

DÉCEPTION.

Mais il m’a vue arriver, me fait signe que je serai la suivante.

En fait, j’ai été la sur-suivante. Et survivante. La preuve en image, car Ced m’a filmée depuis la salle billard :

J’ai été très fière, il faut bien le dire, car j’ai été bruyamment applaudie en comparaison des précédents. Des gens sont venus vers moi pour me dire que c’était super, d’autres, en passant me faisaient des clins d’oeil le pouce levé, et y en a même une qui m’a dit aux toilettes qu’elle me remerciait infiniment parce qu’elle était fan de karaoké ET de Björk, et que c’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un chanter Björk, et que je ne l’avais pas massacrée. 🙂

Bref, je vous répète tout ça, parce que je ne sais pas ce que c’est que l’humilité, et aussi parce que cet épisode explique complètement nos soirées suivantes 😉

Drei a chanté peu après, mais… nous qui l’avons pourtant vu chanter l’année dernière avec sa guitare, ou le soir même avec son groupe, ce n’était plus le même. Et pour cause, les litres de bière avaient été plus fort que lui. Pas grave, on a bien rigolé.

Et juste après lui, le mec a annoncé que le lieu allait fermé et que donc, il ne ferait passer plus que deux personnes. Drei est allé demandé s’il y avait Ced dans ces deux ultimes candidats, et… non ! 😦

Alors on est partis avant la cohue, un peu déçus, pas mal alcoolisés et bien fatigués.

Mais quand on a fait le bilan avec Ced, une fois couchés (presque 3 heures du matin), on était bien contents ! On avait complètement vécus à l’américaine, c’est pas en club de touristes qu’on aurait pu être touchés par une ambiance aussi authentique ! Ah ça, ça défrise !

Pfiou mes aïeux, quelle soirée !! (La tête touuuuuuurne !!!)

11 commentaires »

  1. I’m not so quiet… I’am crying…
    Ton « clip » m’a fait retourner une douzaine d’années en arrière. Tu te rappelles comme j’adorais t’entendre chanter cette chanson ?
    Pfuiii. Que d’émotions. Je suis encore sous le choc. Encore, encore.
    Sinon, ravie pour vous de ces merveilleux moments américains.

    Votez OBAMA.

    Commentaire par Mounie — 28 juillet 2008 @ 3:00 | Réponse

  2. Pfiou ! Quel récit ! Ca décoiffe, tellement ce passage est vivant ! Mais ca n’arrange pas mes problèmes de manque, ça : encoooooooooooooooooooooooooore !!!!!
    J’ai ADORE (je crie de joie) te voir chanter Björk, de plus en plus à l’aise et avec une voix et une présence incroyables !
    Bon, j’arrête les compliments, mais m’en fous, demain je te vois en maillot de bain en train de boire la tasse ente deux mouvements à la piscine, ça va te désenfler les chevilles, ça…

    Ah oui, et pour faire écho à Garice, j’ai bien aimé ton  » j’en n’ai jamais fait », à mi-chemin entre le langage oral et l’envie d’utiliser correctement les négations… C’est une joli néoclemien, ça. (En même temps, « néoclemien », ça fait un peu MST, brrrr)…

    Bon et Ced, quoi qu’il fiche???? (Ne me dis pas qu’il travaille aujourd’hui, si? Si? Mouarf arf arf arf !

    Commentaire par flo — 28 juillet 2008 @ 3:11 | Réponse

  3. Mounie, quand j’ai commencé à écrire mon commentaire, tu n’étais pas encore là, c’est pô juste !

    Commentaire par flo — 28 juillet 2008 @ 3:12 | Réponse

  4. Ouais mais comme tu tapes avec un seul doigt, tu vas beaucoup moins vite qu’elle !
    Et toc, ça c’est pour le coup de « je vais te voir en maillot de bain alors tu vas déchanter » !!

    Commentaire par Clem — 28 juillet 2008 @ 3:19 | Réponse

  5. Nan, tu t’es focalisée sur le début de ma phrase, alors que toute la thèse était contenue dans « PENDANT QUE TU VAS BOIRE LA TASSE » (dans la piscine à 1m50…). Hu hu hu hu ! Mon doigt te salue, ma chère amie !

    Commentaire par flo — 28 juillet 2008 @ 6:18 | Réponse

  6. Bluffé je suis 😮

    Commentaire par litteulced — 4 août 2008 @ 7:52 | Réponse

  7. Bluffé par quoi ???

    Commentaire par Clem — 4 août 2008 @ 9:49 | Réponse

  8. Ben par ton aplomb à chanter (fort bien ma foi) devant une foule américaine en délire !

    Commentaire par litteulced — 5 août 2008 @ 7:05 | Réponse

  9. Ah ok ok ok. Je me demandais si c’était de me découvrir bourrée, ou la formidable narration dont je fais preuve, ou Ced qui se lance comme chanteur dans un american rock band, ou moi qui chantais avec tant d’aplomb devant une foule américaine en délire justement 🙂
    Eh bien ton compliment me va droit au coeur. Merci Litteulced.

    Commentaire par Clem — 5 août 2008 @ 7:21 | Réponse

  10. Ben en fait t’avais pas vraiment le choix :
    * Clem drunk je connaissais déjà.
    * La narration est toujours formidable (ça c’est pour la pommade).
    * Ced qui se lance comme chanteur je préférais éviter le sujet.
    * Donc…

    😉

    Commentaire par litteulced — 5 août 2008 @ 10:18 | Réponse

  11. * Ah bon ? Je me suis déjà ridiculisée gaiement comme ça devant vous ? Bande de veinards, vous faîtes partie des rares !! Chic alors !
    * J’aime bien la pommade ; elle a tendance à m’encourager à en faire davantage. Donc… billet suivant bientôt peut-être 😉 Chouette alors.
    * Quant au lancement de Ced dans la carrière… ah pardon, tu veux éviter le sujet. Chut alors…
    * Voilà, j’ai fini. Zut alors !

    Commentaire par Clem — 5 août 2008 @ 10:44 | Réponse


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